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Voir toutes les photosEglise Saint Hilarion Duravel crypte 46700
Tous les regards, se portent vers cet escalier qui descend, pour nous conduire dans un espace, celui qui est dédié au culte de la mort, celui de l'au-delà. L'étymologie du mot crypte (cacher) indique bien sa signification. Sombre et humide, elle est reliée au mystère de la mort et de la résurrection, on peut sans le savoir, ressentir l'expression de toute sa symbolique à travers sa propre conscience qui sera celle du moment et de son propre état mental.
Crypte autel
Descendre ces marches, c'est déjà, vouloir comprendre l'importance du message que le constructeur a voulu nous laisser. L'obscurité, le silence du lieu prête à croire à l'importance du langage de l'art à travers la lumière, la forme et la matière mais dans la réalité il en est tout autre. Nos ancêtres voyaient l'esprit des choses, ils savaient montrer l'aspect émotionnel pour nous emmener à considérer que Dieu est à l'intérieur de soi et que la seule lumière vient de notre coeur.
Nous savons tous que notre mental oriente nos pensées vers l'extérieur de soi-même, alors essayons d'utiliser notre conscience, celle qui nous mène vers notre jardin intérieur, la voie de la connaissance, la voie du coeur pour aborder cette visite de façon symbolique. Elle en sera d'autant plus riche qu'elle vous guidera en fonction de vos émotions pour vous faire découvrir votre propre cheminement intérieur.
Crypte côté lunaire Crypte escalier côté lunaire
Dans sa généralité, la crypte se présente comme un rectangle, avec en fond "l'acrosolium", elle mesure dans les deux dimensions quatre mètres cinquante par quatre mètres cinquante. Le bâtisseur l'a creusée, l'a enracinée, et c'est de là que se nourrissent les racines de notre humanité, à travers des forces invisibles, bien présentes. Elles furent représentées sur les hauts et bas de colonnes, elles sont là pour nous montrer toutes les indications énergétiques et symboliques et pour nous faire suivre notre propre chemin de lumière. La crypte possédait à l'origine deux escaliers permettant aux nombreux pèlerins qui venaient implorer l'assistance des saints, de descendre processionnellement par l'un qui est solaire puisque il se situe au sud et pour remonter par l'autre, qui lui est lunaire puisque il est positionné sur le côté nord.C'était le chemin des pèlerins, celui de la renaissance, celui de la course du soleil de gauche à droite pour en ressortir par la porte lunaire. D'une manière plus symbolique, il tournait dans le sens solaire, celui des énergies naturelles pour accomplir sa renaissance, et, inversement, à l'opposé du sens solaire, il aurait fait la démarche de retourner à ses origines. Plus tard, le percement de l'escalier central certainement aménagé lorsque les reliques furent remontées. Des fûts de colonnes, en pierre, aux nombres de quatorze viennent en complément des chapiteaux soutenir la voûte de la crypte. Dans cette ombre romane, le calme ancien ne suffisait pas, on apporta évidemment la lumière immuable des cierges pour que notre regard se porte vers l'autel, où convergent toutes les énergies afin de transcender les pélerins devant les reliques d'hilarion, Agathon et Poemon.
Saint Hilarion mort en 372 Saint Agathon mort en 370 Saint Poemon mort en 450
Si le constructeur était le maitre absolu, il fallait recourir à certaines conditions. Le choix du lieu n'était jamais découvert, mais simplement reconnu par lui. Si le temps n'existait pas, nos bâtisseurs, maîtres absolus, issus du compagnonnage restaient dans l'anonymat pour nous livrer tout au fond de l'obscurité un message d'espoir de la vie après la mort. C'était savoir transmettre la notion du changement d'état et regarder le message autrement afin d'agir avec le coeur, pour aborder l'au-delà. Le constructeur de Duravel possédait de par son savoir la géométrie et par le sacerdoce la symbolique, si le symbole joue le rôle d'une structure mentale, ce lieu nous donne les alignements et les principes des énergies nécessaires à l'animation du lieu "sacré". On peut dire aujourd'hui qu'il est possible non seulement de comprendre le lieu, mais il est aussi possible d'en restituer le circuit initiatique. La crypte est par excellence, le lien entre le monde visible et le monde invisible, elle est orientée comme un grand nombre de construction privilégiant l'axe équinoxial (est/ouest), qui représente la relation entre l'ordre terrestre et l'ordre cosmique, l'ordre humain et l'ordre divin.Si l'orientation fait partie des grands fondamentaux, il fallait harmoniser les énergies de la terre (réseaux aquifères) et les énergies du ciel (réseau cosmique) avec la course du soleil.
Quadrilatère solsticial
Dans la tradition chrétienne, l'eau revêt un caractère important. L'eau est l'énergie de la terre, elle est la jonction des deux qui donnera la vie. L'eau représente le passage d'un monde à l'autre, dans l'au-delà. D'une manière plus symbolique l'eau est l'élément qui transforme, qui purifie, qui bénit. Compte tenu de ces propriétés on comprend mieux pourquoi les anciens l'ont souvent sacralisée là où elle surgit de la terre, et que le choix de cet emplacement n'était pas dû au hasard.
Plan aquifère
Dans le silence de notre chère Terre, il y en a un autre qui est là! Invisible, inodore elle serpente les sous sols la "vouivre". Cette énergie venant de sous terre a été diabolisée ou reconvertie par l'église, ces phénomènes font référence à la nature infernale, aux serpents et aux personnages de la bible ayant combattu les dragons.Dans la réalité, ces courants telluriques sont des flux éthériques certainement liés à des mouvements de convections causés par la rotation de la terre, qui de par son coeur en fusion vient former un courant tellurique qui généralement suit de façon naturelle les cavités, les rivières, les veines d'eau ainsi que certaines couches de l'écorce terrestre.
Pour aborder cette étude, il est nécessaire de savoir que le symbolisme roman est construit sur un mode de pensée et d'opposé, le bien et le mal, le visible et l'invisible, le matériel et l'immatériel, tout peut engendrer un symbole. Plus précisément, chaque objet devient la figuration d'une chose concernant le mystère de la foi, et c'est ainsi que l'imaginaire devient réalité. C'est dans ce décor sculpté que nous allons retenir toute notre attention, que l'on peut classer en deux groupes, celui des énergies telluriques et des énergies cosmiques. Ils sont là pour nous indiquer la notion de changement d'état, interprétons et regardons ces messages avec la raison et le coeur pour mieux les comprendre. Un chapiteaux se lit sur trois niveaux d'ouverture d'esprit.
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Le parlant, le descriptif, lecture simple.
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Le signifiant, jeu de symboles suivant son stade d'entendement.
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Le cachant, lecture sacrée du message, prise de conscience.
Chapiteau 5 haut Chapiteau 5 bas
Ces symboles ne sont pas une réponse en soit, mais ils vont nous révéler un cheminement. Si le corps est le véhicule de l'âme au service de l'esprit, les premiers pas dans l'église devront être vécus avec émotions pour prétendre alimenter eux aussi notre âme. Si nous nous obstinons dans notre mental, nous passerons à côté d'une partie de la réalité en prônant la valeur universel des sculptures sachant que celle-ci n'existe pas. S'ils représentent le corps, l'âme et l'esprit ils ne sont pas là, par fantaisie ou lubie d'artiste, ils sont là pour nous ouvrir notre conscience d'homme.
Chapiteau 5 bas (Le parlant). La vouivre est représentée sous la forme d'un mouvement ondulatoire qui comporte trois enroulements, de sa bouche, elle semble cracher de l'énergie.
Chapiteau 5 bas (Le signifiant). La vouivre représente les courants d'énergies telluriques qui innervent la Terre considérée comme vivante. La manifestation des énergies de la vouivre est équilibrée par les énergies cosmiques. C'est pour celà qu'elle est associée au paon qui est un symbole solaire.
Chapiteau 5 bas (Le cachant). Elle est la représentation même des énergies pour nous rappeler sa force, sa façon de se transformer.
Chapiteau 5 haut (Le parlant). La paon, symbole paloéchrétien. Au moyen âge on croyait qu'il était imputrescible, c'est pour cette raison qu'il est devenu un symbole d'immortalité. Son bec se termine en forme de spirale.
Chapiteau 5 haut (Le signifiant). Le paon, symbole solaire de l'immortalité, de la résurrection. Il est aussi le symbole de la beauté et du pouvoir de transmutation, car la beauté de son plumage est produite par la transmutation spontanée des venins qu'il absorbe en détruisant les serpents (symbole du Christ rachetant le péché originel par sa mort et sa résurrection). Son bec en forme de spirale, indique les énergies d'évolution tournant de la droite vers la gauche pour permettre l'évolution. Symboliquement, il tire les énergies telluriques.
Chapiteau 5 haut (Le cachant). Il est là pour nous rappeler le passage à un autre état celui du monde visible au monde invisible, et que la transmutation peut être spontanée.
Chapiteau 10 haut Chapiteau 7 haut
Dans le centre de la crypte se trouvent quatre colonnes, chacune, posées sur un socle identique dont la base de pierre est carrée. Le pied des fûts délimités par deux astragales intègre parfaitement la base, que l'on pourrait assimiler au système racinaire d'un arbre, peut être pour nous faire comprendre son ancrage ainsi que sa force à travers son enracinement. Au-dessus de la base, le fût s'élève pour soutenir celui qui repose sur l'astragale, le chapiteau. L'ensemble représente des feuilles d'acanthe dans leurs divers états, partant d'une simple feuille ouverte à la représentation de plusieurs feuilles comme une multiplication ou duplication. Les chapiteaux n°7 et 9 possèdent dans leurs angles des voulutes représentatives d'un état d'énergie. Du n° 7 a jailli de la matière des feuilles, elle s'est dépliée, ouverte symbole d'évolution et de maturation. Comme l'esprit qui s'interroge, se questionne, s'ouvre, se métamorphose. D'une graine en,terre, naît une plante. Elle grandit, fleurit et produit des fruits. Dans le jardin d'Eden, la nature y était luxuriante, généreuse. C'est le cycle de la vie, de la mort. Dans la représentation de ces chapiteaux aux feuilles d'acanthe, la nature exprime un au-delà, lieu paradisiaque où séjourne l'âme du défunt.
Le pèlerin descendait l'escalier aux marches étroites et abruptes guidé à la lueur d'une bougie pour pénétrer le monde de l'au-delà, celui des trois saints, Hilarion, Poemon et Agathon.
Sarcophage des trois saints
Saint Hilarion abbé à Gaza mort en 372:
Issu d'une famille aisée, ses parents l'envoyèrent faire des études à Alexandrie en Egypte. Baptisé vers l'âge de 15 ans, il partit rejoindre Saint Antoine dans le désert, il resta à ses côtés trois mois et décida de se faire ermite à son tour à Naiouma près de Gazza. Ses parents étant décédés, il partagea ses biens entre ses frères et les pauvres et parti en solitaire. Il fonda à Gazza la vie érémitique. Une nouvelle organisation y prend corps "Les Laures".
Les ermites installent leurs habitations individuelles le long d'une avenue (Laura en Grec) qui conduit à l'église ou à un oratoire où ils se retrouvent plusieurs fois par semaine. De plus, ils se soumettent à la direction spirituelle d'un Abbé tout en gardant leur indépendance de mouvement. Le système des Laures eut du succès et se développa grâce Saint Chariton dans le désert de Judée et sur le territoire qui va de la Mer Rouge à Nirnive. C'est la préfiguration, en fait de la vie érémétique groupée, plus tard instututionnalisée par les Chartreux. A Gazza, Hilarion vécut dans la plus totale austérité, ne changeant de tunique que seulement si celle-ci tombait en lambeaux, ne mangeant que quelques figues et lentilles. Sa seule lecture était les Saintes Ecritures. A l'instar de Saint Antoine, son maître, il triompha de nombreuses tentations. Il accueillait tous les malades qui venaient à lui, chassait les démons et guérissait la cécité, des chevaux fous, tous les fidéles se joignaient à lui. Des admirateurs le poursuivent tant est grand son rayonnement, il entame une grève de la faim et fuit avec quarante moines allant d'Alexandrie, Libye, Sicile; Dolmatie pour se fixer à Chypre. Hilarion avait eu une vision où sa mort lui était annoncée. Il s'étendit et s'écria: "Sors mon âme, sors de ton corps, brise les derniers liens. Pourquoi tarder encore, il y a bientôt soixante ans que tu sers le Christ. Peux-tu craindre la mort!"
Dix jours plus tard, son corps fut ramené secrètement à Gazza, son premier monastère par Saint Hésyschios. Sa vie fut décrite par Saint Jérôme. Il se fête le 21 Octobre.
Saint Agathon (qui veut dire bon en français ) ermite au désert de Scété en Egypte mort en 370:
Ouadi Natroum connu sous le nom de désert de Scété dans l'histoire Chrétienne, est une vallée aride dans le désert occidental de l'Egypte à environ 75 kms au Nord-Ouest du Caire et 80 kms au Sud-Est d'Alexandrie. Durant l'époque pharaonique, cette région était considérée comme sacrée en raison du Natron, composé naturel de carbonate de sodium, bicarbonate, sulfate de sodium et chlore ayant des propriétés absorbante et antiseptique, qui s'y trouvait en abondance, et qui était essentiel aux cérémonies de purification et à la conservation des momies. La très grande consommation de ce produit nécessitait de fréquentes visites et le lieu devint vite un sanctuaire.
Connu sous le nom de Désert de Scété durant l'ère chrétienne, le Ouadi Natroum abrita Saint Macaire Le Grand qui s'y retira en 330. Sa présence attira de nombreux croyants puis peu à peu des églises et des hospices pour les pèlerins furent construits ainsi que des monastères pour les religieux. Dès les premiers siècles de notre ère, le Ouadi Natroum servit de refuge aux chrétiens d'Egypte brimés par les autorités de Byzance puis par le pouvoir musulman de Caire. Ayant souvent recours à l'exil pour pouvoir préserver leur foi, les coptes (habitants chrétiens d'Egypte) y vivaient d'abord en ermite avant de s'organiser en communautés. C'est ainsi que près de cinquante monastères y ont été établis au IV siècle. De nos jours, il n'en reste que quatre toujours habités par des moines.
Agathon de l'Egypte était un contemporain de Saint Macaire Le Grand, il vécut en ermite dans ce désert de Scété.Il fut surnommé "Le Silentiaire" parce qu'il garda pendant 3 ans un caillou dans sa bouche pour éviter de parler. Ensuite, il se distingua par sa grande douceur, ses sermonts toujours très sages, sa grande humilité. Il se fête le 2 Mars.
Saint Poemon Abbé de Diolcos (ile semi deserte du Delta du Nil en Egypte ) mort en 450.
Un des pères du désert Egyptien. Propablement originaire d'Egypte, il se retira avec plusieurs de ses frères dans une île se mi déserte du Delta du Nil. Après des attaques de Berbères en 408 ils fuient et s'installent dans les ruines du temple païens à Terenuthis. Poemon fut abbé de la communauté. Il était doté de grandes vertus, humilité, bonté et sagesse. La note caractéristique de la fin des solitaires est la sérénité. Ils meurent comme ils ont vécu.
Sources: La vie des Saints Pères du Désert et de quelques Saintes Solitaires d'Orient (Joseph François Bourgoing de Villefore 1714)
Notes: Ces Saints Reliques Egyptiens certainement momifiés car encore relativement en bon état furent offerts à l'abbaye de Moissac par Charlemagne. L'abbaye de Moissac les transféra à Duravel en l'an 1095, Elles se trouvaient probablement dans la crypte. Actuellement, elles se situent dans un sarcophage derrière le maître autel. Une ostentation se déroule le 21 Octobre tous les cinq ans, la dernière a eu lieu en 2010. Elles sont alors visibles dans le sarcophage vitré.
Chapelle Saint Sabin Villefranche du Queyran 47160
Celle qui fut, et qui reste un des symboles de l'art roman, prisonnière de son histoire, prisonnière du temps qui passe, cette vieille dame est là pour livrer ses secrets, et nous laisser découvrir la lecture de ses chapiteaux.
Photo 12: La spirale est un symbole graphique bien antérieur aux Celtes. Le motifs de la spirale peut avoir été inspiré à l'origine par l'observation des turbulances de l'eau. On peut également supposer qu'elle permet d'établir la relation avec les puissances invisibles surnaturelles " énergies d'évolutions et d'involutions"
Photo 7: Elle est le symbole d'un passage d'une veine eau, une indication.L'eau est le principe même de la vie. Par les informations qu'elle emmaganise, elle devient le gardien de la mémoire du monde. Elle permet le passage du monde de la matière à celui de l'esprit.
Photo 1: Représentation de la marque du tailleur de pierre, le tâcheron, le compagnon.
Toutes ces représentations, "art sacré", se sont attachées à répandre toutes leurs illustrations de l'histoire sainte, qui était un véritable récit, d'un enseignement religieux imagé à travers ces scuptures. Ces chefs d'oeuvres représentatifs ne sont que le reflet de l'homme à travers des scènes, utilisant des êtres aux formes exagérées, que se soit des monstres ou des animaux, le sculpteur, ne cherchait vraiment, que la représentation de l'homme à travers un symbole.
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Photo 6.8.9: Feuillage, dans la tradition romane, la représentation du feuillage est toujours un symbole d'espérance. Dans l'église romane, le végétal marque la promesse de la rédemption. Très souvent il est marqué par une tête de loup qui jaillit du feuillage. Il est là pour montrer le point d'ouverture, le début de notre chemin et de notre cheminement vers l'intérieur de nous même.
Le symbole, par définition n'était pas là pour donner une réponse à une question, mais simplement pour faire ressentir et éveiller des sens, afin de montrer un chemin à suivre. Toutes les interrogations, quelles qu'elles soient, sont dues à l'instant même sur notre état de conscience, qui va changer avec les événements du temps et permettre à chacun d'évoluer dans l'interprétation de ces sculptures. Il y aura mille et une façons pour déchiffrer un châpiteau, dans le sens où personne n'a le même niveau de conscience, et qu'une oeuvre, une sculpture doit d'abord nous interpeller avant de pouvoir la comprendre.
Nous pouvons l'aborder d'une façon objective, et là, elle ne sera que le refflet d' une réalité, qui ne changera rien en nous sauf le fait de trouver la représentation à notre goût ou pas, ou soit, nous pouvons l'interroger, mais celà dépendra de la qualité des questions posées pour que celles-ci nous donnent des réponses de qualité. Ces questions réponses sont en nous à travers l'imaginaire de chacun.
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Photo 10: Cette colonne est la seule à être ornée à la base. Aulne, Verne, Vergne, il a toujours était considéré comme un arbre magique. Chez les Celtes, c'est l'arbre sacré sous lequel jaillissent les sources sacrées. Il a toujours été associé à la symbolique de l'eau. On ne peut le confondre avec une pomme de pin, car dans les traditions du Moyen Âge Saint Martin considérait le pin comme un arbre démoniaque. Il permet selon les superstitions de ressusciter les morts.
Extraits des notes historiques du chanoine Durengues (1860-1948)
Saint Patron: Saint Sabin évêque d'assise et martyre au IV eme siècle titulaire de l'église paroissiale primitive était anciennement le patron de la paroisse.
Topographie: Villefranche est une bastide du XIII ème siècle qui appartient aux Ferréol, aux d'Albret, aux Caumont.C'était un chef- lieu de baillage et de juridiction comprenant les paroisses de Villefranche, de Saint Pierre de Cabadex, de Saint Etienne de Crespian ou de Peyré, d'Anzex, Corbian, Lussac, Lesbourres, Notre Dame des Près, de Saint Martin, Legrity, Razinet et Saint Pé de Lanon. Il n'a jamais été la capitale de l'archiprête de Quayran , comme l'avance Samazenilh.................., est archiprête étant bien antérieur à la fondation de cette bastide et n'ayant jamais eu de chef lieu propement dit Villefranche fut pris par Derby en 1346, repris par les français et détruit sauf le château qui la même année fut de nouveau occupé par Derby. Occupé en 1569 par une force protestante de l'armée Montgomery, il fut enlevé par Dupleix qui commandait dans Casteljaloux une garnison catholique.
Eglise: Monsieur Samazenilh lui à consacré la notice suivante. Elle est située à la porte de Villefranche, sur le bord méridional du chemin de grande communication N°8 de cette ville à Lavardac.Elle se compose du choeur évidemment roman bysantin et de la nef gothique. Celle-ci n'offre rien de remarquable, ses murs se trouvent entierement nus, sans colonne, ni pilastre.Seulement une ligne de modillons les couronne intérieurement, et une porte en ogives sans ornement rattache cette partie de l'église à l'époque gothique. Quand au choeur, c'est là, nous semble-t-il l'ancienne église de Saint Savin et celle-ci mérite fort les nombreuses visites dont elle fait l'objet.
Treize colonnes qui régnent à l'entour de ce sanctuaire dont elles dessinent l'enceinte, s'y relient entre elles par 12 arceaux à plein cintre. Chaque chapiteau de ses colonnes porte dans sa partie superieure, un envoutement, des feuilles de vigne ou des grappes de raisin. Ces chapiteaux, à l'exception d'un seul, sont historiés, et nous croyons utile d'en donner la description succinte.
1 ) Chapiteau, à droite en rentrant. Adam et Eve, ainsi que l'arbre de la science du bien et du mal, avec le serpent tentateur qui s'y voit enroulé.
2 )Chapiteau, Quatre lions entrelacés deux à deux par leur cou, lequel a une longueur démesurée. La queue de ces animaux ainsi que celle de tous les autres ci-après, leur dépasse sous le ventre, pour se relever le long du flanc, bien au dessus du corps et se termine par un fouet fort épanoui où figure une ou deux fleurs de lys ou tréfles.
3 ) Chapiteau, Quatre lions se tenant deux à deux par une patte de devant levée à hauteur de poitrine.
4 ) Chapiteau, deux centaures, dont toutefois la queue et la crinière indiquent plutôt un corps de lion que de cheval. Ces monstres tiennent chacun un arc tendu, visant un oiseau debout et ayant une forme humaine.
5 ) Chapiteau très fruste, cinq personnages dont l'un est à peine visible et dont les autres se trouvent fort dégradés. La première figure s'appuie contre une chaire, sur laquelle s'aperçoit une inscription devenue illisible. La chaire a pour support un lion. Le personnage opposé porte une urne ou amphore dans sa main, en se dirigeant vers la chaire .
6 ) Chapiteau, un personnage revêtu d'habits pontificaux, d'un côté un lion rampant de l'autre côté, un ange qui enlève au vieux une figure dont une main tient une amphore et l'autre un pain. Mais ici l'anse de l'amphore est au-dessus, et c'est dans cette anse que passe la main de cette dernière figure.
7 ) Chapiteau, sept figures qui doivent représenter l'adoration des mages. L'enfant Jésus reconnaissable au nimbe qui la couronne, repose sur les genoux de sa mère assise sur un escabeau. Des trois mages, le premier est à genoux, les deux autres debout tenant chacun une urne dans la main. La Sainte Vierge a derrière elle deux personnages debout entre le premier mage et l'enfant divin et dans les cieux plane un aigle tenant dans sa griffe un livre, à ce qui nous semble du moins. Nota. Ce chapiteau qui est celui du fond du sanctuaire, le précédent et le suivant, sont d'une pierre au grain plus fin et d'un meilleur travail que les autres, bien que l'on y remarque plusieurs fautes de dessin, l'enfant Jésus notamment s'y trouvant aussi grand que sa mère.
8 ) Chapiteau, sept figures agencées à peu près comme au précédent et représentant aussi un hommage, peut être l'adoration des bergers. Seulement le personnage qui soutient l'autre sur ces genoux parait être un homme et ici les trois personnages qui s'avancent vers les deux premiers se tiennent par la main, à la manière des bas-reliefs antiques. Derrière le personnage assis sur l'escabeau, on remarque deux autres figures assises également et dont la plus voisine des précédents tient sa tête appuyée dans sa main, dans l'attitude d'une personne qui écoute avec attention ce que paraissent dire les autres personnages.
9 ) Chapiteau, au centre, et faisant face au spectateur, un personnage nimbé et debout sous une arcade légèrement ogivale. Cette figure tient d'une main un livre sur son coeur. A sa gauche, se montrent un lion et un ange au-dessus de ce lion, à sa main droite un ange lion surmonté d'un oiseau aux ailes étendues.
10 ) Chapiteau, six oiseaux, les uns entrelacés par leurs cous, les autres par leurs becs lesquels sont démesurés. Ces oiseaux se tiennent aussi deux à deux par une patte.
11 ) Chapiteau, sans figure, soit d'hommes, soit d'animaux, ornés seulement de feuilles ou palmes fort droites.
12 ) Chapiteau, cinq personnages, celui de devant, c'est à dire au centre se tient debout. De chaque côté une figure à cheval. Celle qui se trouve à la gauche du premier personnage joue d'un instrument à cordes, avec un archet, la bride de son cheval passée au bras qui tient l' instrument. Derrière ce musicien s'en montre un second qui tient à hauteur de sa bouche, un instrument qu'il ne nous a pas été possible de déterminer. Le cavalier placé de l'autre côté de la première figure porte une chevelure crépée et fort prolongée par derrière sa tête. Il est impossible d'assigner des fonctions à la personne à pied qui se trouve derrière ce cavalier.
13 ) Chapiteau, deux figures d'hommes saisies chacun à la tête par un lion. Ces deux animaux réunissent leurs têtes au milieu du chapiteau pour saisir également le sommet de la tête d'un enfant debout et sur le devant.
Au chapiteau d'une des colonnes qui soutiennent l'arceau séparatif entre le choeur roman et la nef gothique, nous avons cru reconnaitre la fuite en Egypte. On y remarque une monture qui porte un enfant, et devant laquelle marche un personnage couvert d'un manteau en face d'une autre figure couvert d'un manteau également. Ce chapiteau a été maçonné et il y a une telle hauteur que nous n'avons pas pu discerner convenablement.
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Photo 11: L'aigle est l'animal solaire par exellence. Sa représentation correspond toujours à une logique spécifique. Selon sa situation dans l'édifice, il nous indique son rôle et sa fonction. Nous le retrouvons comme gardien du temple, c'est lui qui nous montre le chemin. Il peut seul s'élever jusqu'au soleil de la création, sans s'y brûler les yeux.
Photo 16: Dans la tradition romane, la représentation du feuillage est un symbole d'espérance. Il est la promesse de la transformation et du renouveau. Lorsque il arrive à maturation, les fleurs se sont transformées en fruits. Il est le moyen d'indiquer le chemin à suivre celui de la transformation.
A l'intérieur du choeur, les arcs boutans sont surmontés, chacun d'une colonnette qui devait soutenir un entablement. Mais cette église n'avait plus ni voûte, ni toiture. Un arbre pin avait même pris racine au sommet du mur septentrionnal. Lorsque en 1840, pour conserver ce monument, le gouvernement, sur notre rapport accorda des fonds qui ont permis de le mettre quelque peu à l'abri de l'intempérie des saisons.Les pierres en sont de moyen appareil, à l'exception de l'église gothique qui est en moëllon.
Somme toute, l'église de Saint Savin parait la plus précieuse que possède l'arrondissement de Nérac. Nota; les pierres de taille du sanctuaire portent des marques de tâcherons.
Implantation de la chapelle Saint Sabin Villefranche du Queyran
La figure 22: Elle représente le sous-sol aquifère (eau) et les réseaux géomagnétiques (champ magnétiques). En voici la légende:
- Bleu veine d'eau
- Violet cheminée cosmo-tellurique
- Jaune réseau solaire
Chapelle Saint Sabin autrefois
Libellule
Nous étions là, devant ce lavoir sans âge, fait de pierres devenues calcédoine, jaspe avec le continuel polissage de l'eau ruisselant sur elles, quand une libellule au vol horizontal attira notre attention. Elle voulait sans doute que nous la prenions en photo, peut-être, mais pas seulement.......Et le lendemain, me voilà ouvrant plusieurs livres, penchée sur la vie d'une libellule, pour comprendre cet instant magique que la nature nous avait offert.
La libellule au Moyen-âge était assimilée à la mouche représentante de la mort, des tableaux de nature morte la montre en opposition au papillon qui lui représente le combat du bien et du mal. Par contre, en Orient, au Japon plus précisément, elle symbolise la force et la bravoure. Elle fait partie de la pharmacopée orientale, elle soulagerait le mal de gorge et la fièvre. Dans d'autres parties du monde, Afrique, Amérique, elle fait partie du régime alimentaire. Oui bien sûr, mais ma libellule du lavoir ne m'a pas raconté tout cela.
Elle m'a dit: "Je nais oeuf, pré-nymphe, larve et libellule. Ma vie est faite d'une dizaine de mues, à chaque fois j'abandonne et acquiers de nouveaux attributs, cela peut durer 5 ans avant d'être libellule, mon ami papillon me fait sourire, je mute la majorité de ma vie.......Je vis dans l'air et dans l'eau, j'y puise mon énergie et ma lumière. Je transmets des messages de mes amies les plantes et d'autres élémentaux de la nature parfois, à qui sait voir, entendre". Le mot message est dit, oui, une messagère de lumière pour nous homme en transformation, en évolution, en mutation. Prenons nos distances, ne nous fions pas aux apparences.
Et pour tous les sceptiques, les cartésiens si vous voyez une libellule sur un point d'eau, c'est que le lieu n'est pas pollué..........
Eglise de Mourrens Sainte Colombe en Bruilhois 47310
Portail roman du XII ème siècle, modeste, il est avant tout la rigueur qui caractérise ce style sobre et austère. Ce portail, de plein cintre se compose d'une triple voussure, les colonnes supportant quatre chapiteaux ou les sculptures s'épanouissent dans une iconographie mêlant le monde de l'imaginaire et de la pédagogie. Le point n'est-il pas l'étincelle de le forme, l'idée du projet sur lequel le constructeur a développé ce tout pour laisser un décor qui mêle une ambiance qui passe par le mystère originel! S'il est le représentant du lien entre la "Terre et le Royaume céleste", leur propre science de l'époque, savait associer nature et symbole pour traduire et élever le monde invisible.
1 (modillon haut gauche) 2 (chapiteau côté gauche) 3 (chapiteau côté gauche)
1 (modillon haut droit) 2 (chapiteau côté droit) 3 (chapiteau côté droit)
Des liens invisibles traversent le point pour orienter de façon pensée le portail, ils sont ceux des levers et des couchers solaires, ceux qui marquent de leurs empreintes, ceux qui changent d'états. De ce point comme toutes les constructions sacrées, il fallait associer une horizontalité, comme pour séparer le plan matière et divin ainsi qu'une verticalité pour son élévation, lumière et ténèbres. Afin de contenir ces axes sans limites, le sculpteur a contenu l'ensemble des droites dans un cercle, de là vient de naître l'intention, l'expression de la forme et des proportions qui va être disposée et rythmée pour lui donner une dimension cosmique.
Référentiel schéma 1:
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L'orientation spatiale par rapport aux points cardinaux terrestre, elle s'articule sur l'axe Est/Ouest marqué par les levers et les couchers du soleil.
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L'orientation temporelle par rapport aux points cardinaux célestes, elle s'articule sur l'axe de rotation Nord/Sud.
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Confondre le monde visible avec le monde invisible.
Réduite à sa plus simple expression, la géométrie de ce portail est la représentation même du monde vibratoire utilisant l'espace en fonction du soleil et de la lune. Astres de vie, ceux qui rythment la nature, de la naissance (Est), en passant par l'apogée (Sud) pour à son retour retirer ses dons, la mort (Ouest). Assimilés aux astres, matières et formes sont là pour atteindre une architecture vibratoire pour toucher l'irrationnel et marquer l'essence de la pensée pour transcender les fidèles.
Nous pouvons ainsi, assimiler les éléments qui composent une colonne à celle d'un végétal, un arbre est doté de son système racinaire tel que la colonne possède une base, celle qui de par sa surface va augmenter sa prise pour puiser les énergies telluriques, le tronc, représente la verticalité, l'élément conducteur celui qui canalise est associé au fût, la frondaison de l'arbre, celle qui est le lien entre terre et ciel permettant l'échange cosmo-tellurique, elle même ré-émettrice des afflux d'énergies à qui traversera le portail.
Les éléments d'un tout, colonnes et modillons sont distribués, ordonnés dans un espace matière (orange) par laquelle le mystère essentiel de la création est rendu visible, il est aussi le passage d'un état pour manifester la création. Si l'imaginaire guide le ciseau du sculpteur, la raison d'être de l'homme est de transformer son incarnation involuée en un corps lumière, représentant des états successifs, d'évolution, de transformation et de mutation. Le décor végétal, lui, s'épanouit pour s'articuler sur des lignes, il souligne les corbeilles des chapiteaux, il court sur les tailloirs.
Deux figurines animales, monstreuses, situées à chaque extrémité de la voussure, accompagnent de leur regard malveillant et attentif le fidèle dans sa progression vers le salut, en lui rappelant que les puissances du Mal régnent en Maître en dehors du royaume de Dieu.
Référentiels schéma 2:
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Rose, le point symbolise l'esprit, tout part du point.
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Noir axes points cardinaux, croix d'orientation.
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Rouge, représentation des quatre dimensions de l'univers.
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Violet, le cercle symbole créateur, il est l'esprit
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Vert, du mariage du cercle et de la croix, naît l'esprit de la forme.
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Orange, il est la représentation parfaite de la matière, la terre.
Schéma 2
Descriptif chapiteau gauche 1 (le parlant): Deux têtes , l'une animale, semblant regarder vers le bas, l'autre humaine regardant devant elle, toutes deux positionnées de chaque côté d'une feuille d'acanthe aux nervures resserrées et à l'extrémité de sa limbe repliée sur elle-même. Sur cette feuille est posée sur son dessus deux spirales.
Descriptif chapiteau gauche 2 (le parlant): Animaux fantastiques, liés, épaule contre épaule, front contre front regardant chacun dans une direction. Au-dessus de leurs têtes l'expression de deux spirales semble les lier en les tenant. Au-dessus du tailloir, la représentation d'une tête animale tenant dans sa gueule des liens en forme de spirale.
Descriptif chapiteau droit 4 (le parlant): Bouquet de feuilles d'acanthe, l'extrémité de leurs limbes sont repliées sur elles-mêmes. Au dessus de la feuille centrale sont posées deux spirales. Dans les angles, des feuilles semblent pousser les entrelacs situés juste au-dessus.
Descriptif chapiteau droit 5 (le parlant): Un animal fantastique, juste au-dessus de sa croupe une tête animale semble sortir de sa bouche un lien comme pour l'attacher. A son côté un humain semblant tirer ou tenir une personne. C'est trois représentations sont toutes unies par une spirale au dessus de leur tête. Au dessus du tailloir, la représentation d'une tête animale tenant dans sa gueule des liens en forme de spirale.
Saint Patron: Saint Martin.
La Mandragore
Cousine de la Belladone, du Datura, de la Jusquiame …
Si la mandragore a une forme humaine c’est, dit la Cabale, parce qu’elle fut engendrée par la semence d’Adam, perdue lors d’un rêve prémonitoire de la venue d’Eve.
La mandragore avive aussi les désirs sexuels et aide à la conception car elle est chargée de la puissance génératrice des profondeurs de la terre. Mort et sexualité sont intimement liées dans la symbolique de la mandragore comme elles l’étaient dans la mentalité biblique archaique. La femme stérile ou le couple sans enfant sont une épreuve redoutable tant est si fort le désir d’enfant dans une société exposée à la mort. Bien avant l’idée de résurrection des morts, la vie éternelle passe par une descendance nombreuse.
La mandragore servait d’anesthésique dans les opérations chirurgicales jusqu’au Moyen-Age. Hippocrate notait qu’en petite dose, elle combat l’angoisse et la dépression et qu’à dose plus forte elle a un effet narcotique et hallucinatoire. La plante est toxique du fait de sa teneur en alcaloides. Les druides recherchaient dans son breuvage un sommeil profond comme la mort. C’était, pour eux, l’élixir d’oubli que toutes civilisations cherchent à se procurer.
Sources : Petit Larousse des Plantes qui guérissent Larousse, Les plantes de la Bible et leur symbolique Christophe Boureux
Eglise de Fontarède Moncaut 47310
S'il se situe comme une identité au principe divin, l'artiste a fait surgir une figure matière muette pour lui donner une forme et un sens. Animée d'une grâce naïve et d'une simplicité touchante, elle est la représentation du Christ en majesté bénissant de sa main droite, entouré de sa mandorle qui concrétise le rayonnement d'un personnage céleste.
Symbole de la puissance divine, maître des énergies, de sa main bénissante, il se coupe des énergies telluriques en fermant vers le bas l'annulaire et l'auriculaire pour s'ouvrir vers les énergies cosmiques.
Le portail est un passage obligatoire pour entrer dans l'église, une occasion de se livrer à un enseignement moral. Les images et les formes transmettent leurs messages.
Acanthe
L'acanthe
Il existe des acanthes épineuses et celles que nous connaissons à feuilles molles et découpées. C'est une plante majestueuse qui ne fleurit que dans sa 3 ème année. De grandes hampes parfois de plus de deux mètres s'élèvent vers les cieux. Sur les chapiteaux roman, se trouve très souvent représenté la feuille d'acanthe à divers stades d'ouverture.
Légende:
- Apollon (Dieu du Soleil) a voulu enlever une nymphe du nom d'Acanthe, elle lui résista et le griffa au visage. Il se vengea et la transforma en une plante épineuse qui aime le soleil et ainsi naquit l'Acanthe.
- Il faudra attendre Colimaque, qui passant devant le tombeau d'une jeune fiancée, décédée la veille de son mariage vit une magnifique acanthe aux feuilles recourbées comme pour saluer la belle endormie. Il en fut si ému qu'il s'en inspira pour orner un chapiteau.
Symbolique:
Cette plante est un symbole de persévérance, de triomphe sur les épreuves de la vie et de la mort. Elle est le symbole de l'amour éternel, l'élévation de notre âme vers le divin. Plus sa feuille se déploie, s'ouvre, plus les épreuves seront vaincues et transformées en gloire.
Chapelle XIII Saint Pierre d'Orival Laroque Timbaut 47340
Avec sa quiétude, perchée sur un tertre elle est là comme pour nous livrer sa propre histoire. Modeste ou simple, elle reflète la diversité des modes
de construction et d'ornementation. Nécessité faisant, le maitre d'oeuvre avait fait appel aux ressources locales. Une mosaïque de pierres dures ou tendres, gélives ou non gélives compose cette chapelle du XIII.
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Près d'elle, l'histoire semble une continuité, on peut presque s'imaginer qu'il n'y a rien eu de changé, et que ce lieu reste toujours le même, avec ses secrets. Le décor se situe principalement à l'extérieur avec ses modillons. C'était un contenu aux messages formateurs que nous livrent ces représentations. Les sculpteurs puisaient leurs inspirations dans les textes saints et dans les sujets de la vie de tous les jours. Pénétrer dans le monde des symboles, c'est faire reconnaitre la présence d'un véritable trésor "le livre de pierre".
Ces modillons-là, représentaient toujours un état de l'être, une quête à mener, ou une indication physique des énergies entrantes dans l'église.La chapelle de Saint Pierre d'Orival ne déroge pas à cette règle.
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Atlante 1: Un atlante agrippé au rebord de la corniche, symbolisant la matière, semble soulever un poids afin de se dégager de la lourdeur de celle-ci, pour mieux se détacher du monde matériel pour élever son esprit, son âme.
Tête de veau 2: Le veau représente la force, animal sacrifié jeune, donc innocent emblème du Christ mort pour l'humanité. Jésus fut homme par sa naissance, veau par sa mort, lion par sa résurrection et aigle par son ascension.
Tête humaine 3: Tête humaine, de par son sourire, elle semble nous montrer le chemin de la sérénité. Comme ce personnage, nous devons chercher son humeur joyeuse et communicative. Il nous montre l'exemple
Aigle 5: L'aigle est symboliquement un animal très important. Il existait pratiquement dans toutes les régions. Très tôt la codification stricte de sa représentation , même fortement stylisée, fait qu'il est impossible de le confondre avec un autre rapace.L'aigle est l'animal solaire par exellence. Sa représentation correspond toujours à une logique spécifique.
Chouette 6: Oiseau de nuit que la lumière du jour aveugle. Elle est souvent opposée à l'aigle qui seul peut regarder le soleil en face. Elle symbolise la sagesse, car elle peut voir dans l'obscurité ce que les autres ne peuvent percevoir. Elle devient ainsi la représentation de la connaissance et de la raison.
Lion 7: Le lion, symbole du Christ ressucité, car il possède dans sa plénitude la force divine et victorieuse.
Âne 9: Un âne qui ouvre la bouche pour laisser sortir la parole de Jésus.Celui qui veut vous dire quelque chose, ou qui rit, en se moquant du genre humain.
Âne10: Dans toutes les traditions, l'âne a toujours été le symble de l'ignorance, mais il est aussi l'image de la sexualité. C'est l'élément instinctif par exellence, complétement ancré dans la sexualité. Il est dépendant de la matière que doit chevaucher l'esprit pour la maîtriser, afin qu'elle ne s'emballe pas et ne nous domine pas.
Cordes 11: Symbole du lien, de la dualité, du bien, du mal, mais également une information qui peut unir des énergies sur un plan physique.
Saint Patron: Saint Pierre
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Photo 12:
Photo 13: Dans la tradition romane , la représentation du feuillage est toujours un symbole d'espérance. Il porte en lui la promesse du renouveau et de la transformation, car ces fleurs vont donner des fruits. .Loin d'être un simple élément de décoration, il est là pour nous montrer un chemin à suivre. D'une façon symbolique ce chapiteau nous indique que le personnage sort de l'obscurité des feuilles, pour accepter de voir la lumière ( élévation).
Photo 14: Détail du bas d'une des deux colonnes séparant le temple du coeur (matière, divinité). L'aulne a toujours été comme un arbre magique. Chez les Celtes, c'est l'arbre sacré ou jaillis les sources sacrées. Il est une aide précieuse pour trouver le cheminement, ou le croisement de courants d'eau souterrains.
Implantation de la chapelle Saint Pierre d'Orival selon la liturgie du XII siècle
Figure 15
La figure 15 : Elle représente le sous-sol aquifère (eau) et les réseaux géomagntiques (champ magnétique). En voici la légende:
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bleu veine d'eau
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violet cheminée cosmo-tellurique
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Jaune réseau solaire
La construction des édifices sacrés, selon les maîtres d'oeuvre se faisait selon des principes cités ci-dessus ainsi que sur l'orientaion en fonction du soleil, le quadrilatère solsticial représenté sur la photo 16. (se référer au chapitre Approche d'une église romane). Avant la construction, ils commencent par son orientation.
Basé sur le principe du cadran solaire
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Ie constructeur plantait un mât en rouge et blanc sur la photo 16
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A partir du bâton qui était le centre il traçait un cercle (violet)
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Au lever et coucher du soleil , le mât projette une ombre la plus longue,qui coupe le cercle en deux points. Ces deux points déterminent un axe orienté est/ouest appelé "décumanus" (noir).
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Lorsque le soleil est à son zénith, l'ombre du mât, la plus courte dessinait un deuxiéme axe sur le sol orienté nord/sur appelé "cardo" (noir).
Le Gui
C'est une plante "hémiparasite", c'est à dire qu'elle ne vit pas totalement dépendante de l'arbre hôte, elle soutire eau et sels minéraux mais grâce à sa chlorophille elle synthétise ses propres sucres, protéines qu'elle restitue parfois l'hiver à son hôte. Sur un même pied de gui, les fleurs sont mâles ou femelles.
Symbolique: Le chêne est l'arbre du soleil symbolisant la force, la puissance. Le gui est l'arbre de la lune.De nature féminine, il est en relation avec le divin et particulièrement avec le ciel puisqu'il pousse sur les arbres et n'a pas de contact avec la terre. De nature masculine, il représente la semence du chêne symbole de puissance, de fertilité et d'immortalité.
Méditation: Avec l'écrasement de la perspective de la boule de gui, on croit voir une multitude d'hexagones.........