Chapelle XII eme Vitrac Laroque Timbaut 47340
Au détour d'une petite route, sur une colline, à la lumière rasante du soleil couchant, notre regard est happé par une ruine de pierres. Là dans cette lumière rougeoyante, immobile et muet nous nous laissons envahir par nos propres émotions. Mémorisant le moindre détail à la recherche du temps passé, fébrilement et timidement, nous inspectons le lieu en marchant à petits pas pour ne rien dégrader. Ecartant les feuilles, les ronces, découvrant encore des vestiges, s'émerveillant de la résistance de ce passé en partie effacé par l'érosion et l'activité humaine.
Que d'émotions! Que d'histoires! Que de vies! Ce sont les restes d'une ancienne chapelle. Une partie d'un mur laisse apparaitre l'ancienne entrée. Un porche roman, petit vestige du 12 éme siècle, où durant des décennies, celui-ci fut traversé pour aller chercher refuge, sécurité et prier pour le salut de leur âme.
Autour de cette émerveillement nous revîmes une histoire passée. Cette histoire là s'est imposée à travers toutes les tourmentes des épidémies, des famines et des guerres de l'Agenais.
Au moyen-âge, la religion occupait une place importante. Les sons des cloches rythmaient la journée de labeur. Unis dans leurs croyances et leurs modes de vie, ils avaient conscience d'appartenir au même ensemble celui des chrétiens. Une époque où les gens ne savaient ni lire ni écrire, où les saintes écritures étaient réservées aux seuls gens de robe. La religion jouait un rôle important dans l'art, puisque la bible, si elle n'était lue que par les prêtres ou les moines, était une source importante d'inspiration et de communion pour les écrivains, les sculpteurs et les architectes, qui illustraient pour le peuple les histoires et les leçons religieuses. Epoque où le christianisme était simple, les bons au paradis les mauvais en enfer. La religion était un tout. Elle était le principal ciment social, puisque tous avaient la foi.
La chapelle de Vitrac était orientée est/ouest, deux veines d'eau venaient croiser au choeur de l'autel. Ils faisaient appel au sourcier, qui déjà commencait par observer le lieu ainsi que la végétation. Ils étaient observateurs et respectueux de la nature et ils en connaissaient les bienfaits et inversement les méfaits.S'il y avait des ronces, des orties, du sureau, qui est un arbuste à fruits ils savaient que c'était annonciateur d'humidité et d'eau d'où le nom de sureau. Son outil principal était son savoir, celui d'être observateur.
Ils ont tout d'abord, déterminé l'emplacement de l'autel qui était dans notre cas sur un croisement de deux veines d'eau en sous sol, et en surface le réseau solaire. Ils savaient conjuguer les énergies, montante pour l'énergie tellurique, et descendante pour l'énergie cosmique: le soleil. Nos anciens savaient que la vitalité humaine, végétale et animale était entretenue par les rayonnements comotelluriques qui sont en fait un mélange d'électrons négatifs qui est attiré par les rayonnements cosmiques qui eux sont des électrons positifs. C'était le point de consécration suivie de l'élévation. La vie, est un éternel échange d'énergie et sans ce continuel échange d'énergie nous ne pourrions pas vivre. A partir de ce point une forme était tracée pour que le bâtiment reçoive un maximun d'énergie. Le rayon d'Isis situé à l'est, laissait passer tous les matins ce flux de lumière vitale qui servait à dynamiser le bâtiment ainsi que les fidèles. A son opposé on trouvait le plus souvent la porte d'entrée. Le clocher, exposé à la foudre, était placé à l'opposé des deux réseaux car de par sa hauteur il ne pouvait que l'attirer, et l'eau étant conducteur ne pouvait que la capter et ne faisait que rajouter un facteur aggravant.
A travers ces régles qui viennent du monde de l'invisible, il y en avait une autre, ce que l'on appelle communément les ronds de la sorcière. A la campagne, par endroits dans les prairies, on peut remarquer des zones de couleurs différentes. On peut voir aussi, des fleurs, des champignons pousser en arc de cercle. Ceci sont des cheminées cosmotelluriques donc de l'énergie. Ces énergies là, étaient bien sûr ignorées du peuple. On y plaçait la zone baptistère. En fait, lors d'un baptème chrètien, on immergeait complétement l'enfant afin que l'eau froide lui provoque un choc, et son corps éthérique s'ouvrait. L'enfant étant dans une zone très vibratoire, donc une énergie positive il en emmagasinait une grande quantité qui le vitalisait bénéfiquement. Bien sûr, les religieux ont préféré le fait comme étant la descente du saint esprit, c'était beaucoup plus simple pour les gens du peuple qui vivaient dans l'ignorance.
En passant par la porte d'entrée située à l'ouest il y avait au sol une pierre de décharge. Il suffisait de passer dessus, elle vidait les paroissiens de leurs énergies. Celle-ci était une cheminée cosmotellurique négative qui avait pour but d'abaisser le taux vibratoire de la personne afin de nettoyer le corps énergétique, donc de purifier l'âme. Chaque endroit possédait bien sur ces vertus soit pour purifier ou soit pour dynamiser les fidèles. Puis après les sacrements, les paroissiens passaient sur la pierre de charge qui dynamisait le pratiquant car à l'inverse il passait sur une cheminée cosmotellurique positive quand il sortait par la porte située côté sud.
Nos ancêtres savaient manipuler les énergies et les diriger. Les prètres lorsqu'ils officiaient, étaient déjà de par leurs habillements en prise avec l' énergie universelle. Leurs vêtements n'étaient pas réalisés par hasard. Ils avaient avant tout une signification. Le vert, à un usage ordinaire. Le blanc, le jaune aux jours de fêtes. Le rouge pour la fête des apôtres, et des martyrs et pentecôte. Le violet, au temps de l'avent et du Carême, et le noir pour la messe des morts. Ils étaient constitués de lin et surtout de fils d'or, d'argent et de cuivre. Les vêtements à leurs extrémités avaient des franges qui touchaient le sol pour en assurer la continuité avec la terre afin d'éviter les excès d'énergies. Certains d'entre eux se protégaient par des plaques de plomb qu'ils intercalaient entre le pied et la chaussure pour se couper des énergies telluriques.
Implantation de la chapelle de Vitac selon la liturgie du XII siècle
La figure 4: Elle représente le sous- sol aquifère (eau) et les raiseaux géomagnétiques (champ magnétique). En voici la légende:
- Bleu veine d'eau
- Violet cheminée cosmo-tellurique
- Jaune réseau solaire
Les premiers temps du christianisme, il n'existait pas de messe. Le mystère de l'Eucharistie était pratiqué à la tombée de la nuit chez l'habitant. Au 12 eme siècle, les prêtres, officiaient le dos tourné aux fidèles. Ils étaient fâce au rayon d'Isis, ils étaient positionnés à l'endroit du choeur, là où toutes les énergies circulent. En levant les bras au ciel, ils se reliaient entre la terre et le ciel, et ils se tournaient vers les paroissiens pour leurs donner l'Ostie qui lui, s'était chargé d'énergie. C'était savoir donner à travers ces énergies un équilibre mental, physique et spirituel.
Saint Denis Il fut décapité vers l'an 250, sous l'empereur Dèce, à Montmartre, mont des martyres. Aussitôt privé de sa tête, il se baissa, la ramassa et courut la laver dans l'eau d'une fontaine. Il descendit ensuite droit devant lui, fit quelques six mille pas dans la plaine en tenant son chef dans les mains.
Là où on l'enterra, les moissons alentours, furent merveilleuses. Des moines bénédictins ne tardèrent pas à s'établir dans ce domaine privilégié. De cette façon naquit l'abbaye de Saint Denis.
Extraits des notes historiques du chanoine Durengues (1860-1948)
Saint patron: Saint Denis était le saint patron de l'église de Vitrac
Descriptions: Sous l'ancien régime Vitrac était une cure du diocèse d'Agen, anciennement de l'archiprête d'Agen, puis de l'archiprête du siège à la nomination du chapitre Saint Etienne Mascaron qui visita l'église le 6 mai 1682, la décrivit ainsi:
Elle est champêtre, sur une éminence. Elle est longue de 20 pas, large de 4 pas. Le sanctuaire est vouté, la nef n'est ni voutée, ni lambrissée. Le clocher est sur la muraille basse du chapiteau. La dîme du blé se payait au dixième, pour le vin au sixième. Primitivement le curé prenait le quart de la dîme, le prieur de Saint Antoine d'Agen et le chapitre Saint Etienne se partageaient le reste par portions égales. Elle fut érigée en succursale en 1803 à l'organisation, mais elle fut supprimée en 1808 et son territoire fut attribué à Monbalen. L'église de Vitrac échappa cependant aux marteaux des démolisseurs. Elle était considérée pendant la période concordataire comme une annexe sans titre légal de la paroisse de Laroque-Timbaut.
Nota: Il fut question en 1845 de rétablir la succursale de Vitrac qui avait été supprimée par le décret impérial en 1808. L'église venait d'être réparée, la section comprenait cinquante maisons et l'on proposait de lui adjoindre comme annexe l'église de Saint Pierre d'Orival aves ses 280 âmes. Le projet n'aboutit pas!
Archéologie: Refuge naturel de Vitrac complété par un fossé creusé à la gorge. On le désigne au XIII eme siècle sous le nom de Matte de Vitrac.
Souvenir écrit par Mr Yves Peleran sur l'église de Vitrac (1883-1884)
Au plus loin que je me rappelle, vers l'âge de 4 ou 5 ans, ma grand mère m'emmenait aux grands services de notre église paroissiale de Vitrac, dédié à Saint Denis, dont une peinture sur toile tenait presque toute la façade de l'autel, représentait le martyr de ce saint parisien, qui tenait entre ses mains sa tête décapitée, me causait quelques frayeurs, à ce moment là. Après l'office on allait au cimetière par le porche, et on me montrait les tombes de mes ancêtres, celles de mes voisins,de nos amis.Une qui me frappait par le nom qu'elle portait "La Bontre Négro", au fond, contre le mur, non loin de la croix du cimetiére, elle s'appelait Madame Précéptis Marie et elle est la derniére habitante propriétaire de la petite fermette à côté du château sur le pech de Vitrac. Décédée en 1883, c'était le premier enterrement auquel ma grand mère, dans toute sa jeunesse avait assistée, une autre plus récente, celle de monsieur Vidou habitant au "Del Roc" pas très riche et seul, très populaire, maniaque et amusant, à ceux qui curieux et qui n'avaient pas peur, proposait de leur montrer le diable dans une boite, que lorsqu' on soulevait le couvercle, surgissait un diable affreux, noir grimaçant et velu, animé je suppose par un ressort. Certaines personnes se sont refusées de le voir, par peur du jugement dernier. Le soir il dialoguait avec son ombre, en disposant une bougie allumée derriére lui, il s'était fait photographier, bien sur, avec son seul habit de tous les jours, avec un pantalon aux fermetures rebelles, par pudeur pour la postérité, il avait placé son chapeau devant.
Vers 1913, les voisins ou familiers ne l'ayant pas vu depuis quelques temps, s'inquiétèrent et le trouverent dans l'autre monde son testament sur la table à côté de lui. Léguant la dite photo à un jeune du voisinage, son diable à un autre, un vase de nuit à une dame du coin qui lui avait rendu quelques services ménagers et un pot de cuivre blanc de deux litres aux fossoyeurs et en conclusion il écrit..........."On a beaucoup parlé de moi de mon vivant, on parlera davantage après ma mort". Lorsque un volontaire pour lui faire la toilette funèbre poussa la porte de sa chambre où était une machine infernale un fusil placé sur deux chaises, une ficelle à la gachette qui devait en ouvrant la porte se déstabiliser et pousser le canon dans l'entrebaillement à hauteur du thorax, la ficelle tirant sur la gachette et le coup devait partir. L'idée était comme son diable de sa fabrication géniale et astucieuse mise en place depuis quelques temps. La ficelle de mauvaise qualité s'était rouillée, elle cassa évitant un drame. A la grande frayeur des témoins, on amena sa dépouille à Vitrac sa tombe existe toujours et suite à sa dernière volonté on but l'excellent vin blanc mis à leur disposition à sa santé éternelle.
Une autre datant de 1924, celle de madame Bulit de Traverse. Histoire quelque peu cocasse " la Bulido" comme on l'appelait était une femme d'un poids plus que respectable, quelque peu bizarre et grincheuse n'ayant plus de suite de famille ayant perdu son mari et son unique fils. Quelques années auparavant, fit un testament en faveur d'un de ses voisins, monsieur et madame Vergnolles qui lui prodiguaient des soins. Elle leur fit laver tout son linge, tout son capital, puis quelques jours avant son grand départ pour une vie future, se fit fabriquer un cerceuil adéquate pour contenir tout ce qu'elle pouvait posséder exigeant d'être enterrée avec son avoir. Elle refusait que sa dépouille passe comme inévitablement elle aurait du pour atteindre le cimetière dans l'église de Vitrac. Le portillon ne fut percé que bien plus tard grâce à la leçon d'une parroissiènne un peu trop lourde.
Alors pour respecter ses dernières volontés on fit passer par dessus le mur de 1m50 de haut le lourd fardeau ce qui nécessita pas mal d'efforts et de sueur. Sans prêtre la cérémonie fut présidée par monsieur Saleres Aristide qui prononça l'éloge funébre à la disparue. On planta un piquet de vigne comme on disait pour soutenir une couronne et marquer sa tombe.