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7 juin 2019

Eglise Saint Pierre de Monbos Thènac 24240

 Lecture des chapiteaux de l'Eglise de Monbos

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Cette église qui fait le charme de cette campagne,  implantée  sur un versant naturel, pour ne pas dire sur un semblant de promontoire, seule, isolée, presque perdue, elle est en ce lieu pour laisser place à la maison de Dieu. Avait elle récupérée cet endroit pour certaines raisons, selon des légendes, elle serait implantée à la croisée de certaines énergies mystérieuses mais encore plus elle était aussi, celle qui donnait une issue favorable aux problèmes d'infertilité.  

On retrouve l’existence de cette chapelle dans une charte issue du cartulaire de Cadouin, suivant le texte, il est mentionné la donation de Boson, comte de Grignols et de tous ses biens périgourdins aux moines de Cadouin. La donation a lieu en 1135 dans l’église de Monbos en présence également d’Audebert, frère de Boson et seigneur de Puyguillem. Malgré son appartenance au monastère de Cadouin et sans doute aussi du fait de son emplacement stratégique entre vallée du Dropt et de la Dordogne, cette petite église eût à souffrir des guerres de religions, huguenots et catholiques, aux invasions barbares. Elle subît plusieurs remaniements………… (Information d’après la thèse de Florence Vachia sur les églises médiévales du Canton de Sigoulès).

 Chaque détail, chaque forme de la construction anime une symbolique, cette chapelle, est  placée dans une direction cosmique, tel que le voulait la liturgie de l’époque. Le principe de l’orientation était fondée sur la lumière, orientation choisie entre le solstice d’été et le solstice d’hiver, le soleil se levant à l'est, il est celui qui triomphe de la nuit, celui qui donne la lumière sur toutes choses, il est aussi la force rassemblant, point de rencontre entre Dieu et l’homme.  Mais n’est- il pas plus !  Le plan de cet édifice est fondé entre différents états, le lieu et  la relation au lieu, il doit repousser ou attirer, afin que l’âme pèlerine découvre, dimensions, formes  et  représentations,   pour le conduire dans le mystère  divin afin de pouvoir s’ouvrir à l’éveil spirituel à travers le symbole. La symbolique de la lumière de Saint Pierre de Monbos est  une notion, associant deux éléments, dont l’un est physique,  la lumière, et le second  étant spirituel, croire, d’ailleurs souvent interprété, lumières/ ténèbres.  

                                          

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                                                                   Quadrilataire du lieu 

                                                                                                      

                

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Les arcatures reposent sur des chapiteaux historiés, l’ensemble couronné par une frise sculptée. Riche d’enseignements, dans  un monde sensible aux apparences, le sculpteur de l’époque, a livré une thématique, simple, naïve, en  mêlant, imaginaire et réel, créant un facteur d’enseignement religieux à travers un livre de pierre. L’attrait principale est formé de quatre chapiteaux, historiés, placés dans le cœur, cet ensemble sculpté est la représentation même du changement d’état, le bien et le mal, il est représenté sous différentes formes en utilisant des scènes de la vie de tous les jours, ils sont là pour vous rappeler  votre propre cheminement intérieur pour accéder à la vie divine. 

Le chapiteau est le représentant d’un microcosme, formant trois parties bien distinctes, le monde inférieur, le monde terrestre et le monde céleste, dans lequel il y aura exagérément  réparties des scènes de façons troublantes, qui interpellent le questionnement. Associés dans ce microcosme, des éléments empruntés à la nature, se mêlent, hommes, végétaux et animalité, constituent des signes perçus comme de multiple figures du mal, l’animal représenté, opposé à l’homme est une créature  imparfaite, les oiseaux, eux sont le lien entre la terre et le ciel, l’homme représenté nu est un symbole de pureté….etc. Association  de mystères, ces données spirituelles donnent un grand pouvoir symbolique de la vision du bien et du mal, la vision de l’après, celui du paradis. Un symbole est là pour vous questionner, pour ouvrir votre propre conscience. L’imagier de l’époque a donc inscrit une thématique bien ordonnée dans le système solaire du lieu, instrument permettant d’illustrer la Création et de comprendre le parcours de l’homme à travers le temps. Chargé de métaphores, ces chapiteaux nous livrent  tous les sens de l’écriture, avec des enseignements, des mises en garde et des promesses,….etc. La mise en évidence des attributs féminins nous renseigne de la prééminence de la symbolique de la féminité, représentation des seins, des cheveux et du pubis. Elle incarne la féminité, la procréation mais aussi la fonction d'une épouse. Il est fort probable que la représentation soit à situer dans une continuité d'une ancienne croyance celtique, culture éloignée du contexte rural ou l'on peut supposer une superposition d'un culte chrétien à celui d'un culte païen. N'oublions pas que les animaux sont aussi prédominant et ils constituent un des thèmes majeurs de l'art celtique dont ils étaient représentés de profil et les humains et divinités de face. On peut imaginer que le thème majeur représentait soit celui d'un dieu à la fois masculin et féminin ou celui d'une déesse associée à un dieu que l'on retrouve dans toute sa nudité sur le chapiteau deux et trois.

 chapiteaux 1

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Chapiteau 1 lecture :

  • Parlant : Sur la base de l’astragale, une femme nue, laissant apparaître ses formes, debout, les bras écartés, tenant fermement de sa main droite un animal au collet et de  sa main gauche brandissant une massue. Sur la partie centrale du chapiteau, on devine un serpent frayant,  formant un enroulement. Au centre, une feuille, au pétiole tourné vers le bas semble tomber sur le serpent. Au-dessus, sur la partie haute du chapiteau, deux têtes s’opposant dont les mains sont déployées l’une vers la nef, l’autre vers le chœur. Sur la partie intérieure du chapiteau, au sol, un hérisson  fuyant la scène, et juste au- dessus de lui, un animal fantastique surdimensionné à la queue segmentée, brisée. Sur la partie tailloir, sur chaque côté,  un homme et une femme enlacés dans une posture très explicite.
  • Signifiant, cachant :     Le monde terrestre : la nudité est imagée par cette femme nue, symbole de pureté, brandissant  un bâton, s’opposant et maîtrisant de sa main ferme, les intrus soumis à la tentation, aux péchés, pour les chasser de ce monde, une feuille, virevoltant, montrant sa chute, comme pour nous rappeler le pécher originel, un animal aux formes disproportionné à la queue fragmentée , cassée, pour nous enseigner toute la difficulté pour entrer et trouver sa place dans la maison de Dieu, un serpent frayant, laissant apparaître sa tête en regardant en direction de la nef, il est celui qui a imprégné le cœur d’Eve du péché de la tentation, mais il est aussi celui qui se glisse dans les méandres de la terre, il devient celui qui engloutit les âmes des pécheurs pour les livrer à la damnation éternelle, un hérisson de par sa plénitude naturel fuyant cette scène, restant lui-même en marchant en direction du cœur. Monde céleste, un couple nu, copulant, pour nous faire parvenir un message d’amour, aimez vous les uns les autres, et non pas le rapport sexué, un visage d’où sort un bras avec une main repoussant toutes formes de mauvaises pensées. Le monde inférieur, représenté sur les bases de l’astragale représente le monde d’en dessous, le monde de la matière, le tellurisme. 

   Chapiteau 2

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Chapiteau 2 lecture :

  • Parlant : Un homme debout, nu, regardant du côté de la nef, tient de sa main droite un olifant qu’il porte à sa bouche et de sa main gauche il tient une massue. Sur sa droite, deux animaux à quatre pattes s’opposent et donnent l’impression de s’élever. Juste au-dessus sur l’astragale deux têtes dont sur l’une d’elles une main vient se poser. Sur la face avant, trois grosses feuilles aux longues tiges se croisant et rejoignant l’astragale. Un petit animal à quatre pattes fixé sur l’astragale. Au-dessus, sur la partie tailloir, une tête représentative d’un humain tient dans sa main gauche la tige d’une fleur en direction du chœur. Sur la partie intérieure, un animal, pouvant ressembler à un cerf les deux pattes arrières posées sur l’astragale et les pattes avant posées sur l’une des feuilles. Juste au-dessus de lui, se trouve un petit animal, un lapin .Sur la partie tailloir, une tête regarde en direction du chœur.   
  • Signifiant, cachant : Le mode terrestre : un homme nu symbole de pureté, souffle dans un olifant pour appeler des fidèles, il tient dans sa main droite un bâton pour chasser les impurs, un monde végétale luxuriant, s’entrecroise, s'élève,  un animal à corne, prend appui sur des feuilles et sur son dos un oiseau  posé semble nous montrer  le changement d’état,  celui de l’élévation. Le monde céleste : La tête ou les têtes sont là pour nous inviter, nous soumettre à la pensée divine, cette main vient nous inviter à écouter la parole de dieu.

Chapiteau 3

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 Chapiteau 3 lecture :

  • Parlant : Un homme, nu, debout, posé sur sa main droite un oiseau, certainement un faucon,  dans sa main gauche tenant un oiseau par les pattes, la tête en bas, sans doute une prise de chasse, un petit animal posé au sol. Sur la partie tailloir, un animal fantastique, à l’œil démesuré. Au centre du chapiteau, plusieurs représentations naïves d’oiseaux, où l’on peut deviner une chouette, un coq….,etc , tous imbriqués les uns les autres. Et au-dessus, une représentations de fleurs s’opposant, toutes les deux liées par la même tige. Sur la partie, côté nef, un animal à quatre pattes avec deux yeux regardant vers le chœur porte sur son dos un petit animal. Sur la partie haute, un animal se retournant et regardant derrière lui .
  • Signifiant, cachant : Monde terrestre : Chasse au faucon, très pratiquée au Moyen Âge, l’imagier, mêlant mystique et onirisme, utilise  une iconographie variée, opposant quadrupèdes et oiseaux. Tous ces animaux imbriqués les uns les autres, représentent l’humain sous toutes ces formes et sous tous ses états, le fauconnier pratiquant la chasse,  son arme favorite pour chasser les mauvais. Monde céleste: A travers ces représentations, monde animal et végétal, il nous est rappelé que nous pouvons tous y accéder.

                                             Chapiteau 4                            

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 Chapiteau 4 lecture :

  • Parlant : Un oiseau, au sol, sur son dos un chevreuil tous deux regardant vers la nef. Sur la partie astragale, deux fleurs dont les pétioles se rejoignent. Sur la partie centrale du chapiteau, deux grandes feuilles se déploient dont les tiges viennent parcourir le sol. Sur le haut, une tête humaine semblant repousser avec force une autre tête sur la partie nef, de chaque côté de cette représentation à gauche une fleur étant arrivé à maturation pétales déployées et à sa droite une fleur à demi-fleurie. Du côté intérieur, une petite tête humaine, sur sa droite un oiseau surdimensionné par rapport à celle-ci portant sur son dos un animal à quatre pattes. Sur la partie astragale, deux fleurs reliées entre elles.
  • Signifiant, cachant : Monde terrestre : Ce chapiteau est le symbole du paradis dont il est la représentation sculptée, il incarne des états spirituels correspondant au séjour paradisiaque de l’homme, il est aussi le point de communication entre la terre et le ciel.

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Commentaires
P
j'ai fait un peu de recherches pour interpréter les chapiteaux de Monbos.. Je vous mets le lien ci dessous, je pense qu'il s'agit de la génèse, mais paienne de l'apparition de l'homme sur terre:<br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=Qehd4icud_k&t=45s
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B
Je me demande comme vous, si cette église ne serait pas le témoin de la continuité d'une religion païenne qui aurait essayé de perdurer malgré la chrétienté. Chez les celtes, les animaux sont représentés de profil et les humains et divinités de face comme ici. Je pense plutôt au dieu Cernunos: Dieu à la fois masculin et féminin, dieu de l'abondance, de la nature et de la fertilité. Je pense que cette église devait être un lieu pour donner une issue favorable aux problèmes d'infertilité ou de pénurie alimentaire.<br /> <br /> Le monstre à tête de sanglier à queue de serpent et pattes palmées me fait aussi penser aux bestiaire celtique (sur les Olifants gaulois: trompettes de guerre).<br /> <br /> J'ai quand même l'impression dans cette représentation que le masculin (côté droit, les oiseaux) est plus pur et élevé que le féminin (le côté gauche, animaux terrestres). Il faudrait faire des fouilles dans le coin. C'est rare un temple gaulois non?
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T
Bonjour. Effectivement l'excavation du choeur et les banquettes m'ont immédiatement fait penser au culte de Mithra ; Mais j'ai cherché en vain sur les chapiteaux des animaux emblématiques, taureau, scorpion, chien, corbeau, etc.. Par contre, on a le sentiment que l'histoire racontée sur les chapiteaux s'adresse aux hommes.On ne connait pas grand chose de ce culte. Est-ce que leurs adeptes se nourrissaient de viande de volatiles uniquement ?
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B
Bonjour.<br /> <br /> Je suis archéologie à la retraite. Je n'ai jamais compris pourquoi personne ne s'est rendu compte que l'église de Monbos est à l'origine un temple de Mithra. Dimensions, orientation, excavation chœur allongé pour placer les statues des 2 dadophores. Place pour les banquettes (regardez votre figure 2) etc. Cet édifice est fascinant a bien des égards. Il est dommage qu'il ait été si mal étudié lorsqu'on en a reconstruit une partie au 19è
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